Eliane Mérias, productrice de laine

Eleveuse de brebis charolaises pour la viande, j’ai toujours eu envie de valoriser leur laine. Il y a dix ans une formation sur la connaissance des laines m’a permis de rencontrer de nombreuses personnes impliquées dans cette filière ; et ainsi s’est ouvert le chemin de ma nouvelle activité.

La charolaise n’a pas beaucoup de laine et elle est assez rase, mais elle va bien à filer. J’ai aussi des moutons d’autres races, une thone et marthod, des mérinos noires, et des avranchines qui donnent de la laine plus fine, mais plus longue.

Tout commence à la tonte, je sélectionne et trie les toisons des brebis selon leur destination : fil à tricoter, flocons pour couette, nappe aiguilletée … La laine est ensuite lavée de façon artisanale à Saugues puis est filée à Felletin.

Je suis née en Creuse et c’est ici que je me sens à ma place, dans ce cadre naturel et préservé ; être agricultrice est logique, et valoriser la laine de mes brebis prend tout son sens.

Cette matière est renouvelable indéfiniment. Il faut tondre les brebis tous les ans car elles ne perdent pas leur laine naturellement, et elles souffrent si ce n’est pas fait.

La laine apporte chaleur et confort. elle se décline en de nombreuses utilisations:

• vêtements en tricots, en feutre, chaussons,
• isolation, rideaux, plaid, matelas, couettes,
• décorations,
• tapisserie …

On peut la filer, la feutrer, la teindre…

La laine est facteur de liens. Sur les marchés, les salons, les foires artisanales, il suffit de prononcer le mot laine : il y a toujours une personne qui a une histoire à raconter à ce sujet !

Grâce à la laine, de belles fêtes ont lieu, comme la fête de la laine à l’abbaye de Prébenoît, tous les ans le second dimanche d’avril. Grâce à la laine enfin, de belles amitiés sont nées.